Journal d’une COP

Journal d’une COP#3

Retour vers le multilatéralisme ?

On le croyait tombé dans les oubliettes de l’Histoire, balayé par les vents contraires liés aux bouleversements géopolitiques mondiaux, relégué au rang de belle idée illusoire. Et pourtant le voilà réapparaître au détour d’une COP et d’un Forum pour la Paix. Qui donc ? Le multilatérisme. Et il semble plutôt en forme, en tout cas « sur le papier ».

Copyright. Gilbert Garcin - Changer le monde
Copyright. Gilbert Garcin - Changer le monde

Certes, on peut considérer à ce stade qu’il ne s’agit que de mots mais ils ont le mérite de traduire des notions un peu oubliées. On assiste notamment au retour d’un concept clé : la coopération.

  • La coopération sur le Climat – « Coopérer ou périr » – qui a le mérite d’acter le fait que rien, absolument rien, ne sera possible sans coopération internationale, si l’on veut relever le défi du changement climatique. On le voit dans les chiffres. La situation empire, faute notamment de cohérence et de coordination internationale.
  • La coopération en matière de Sécurité Alimentaire face à la pire crise alimentaire que le monde ait connu depuis la 2nde Guerre Mondiale et qui n’en est qu’à ses débuts. Si la crise actuelle est une crise des prix liée à la guerre en Ukraine, elle ne doit pas occulter un dysfonctionnement profond du système de production mondial qui entraine avec lui des conflits d’accès aux ressources et des phénomènes de migration importants partout dans le monde.
  • La coopération en matière de lutte contre les inégalités : c’est le sens du mécanisme de « pertes et dommages » d’une part mais c’est plus largement le sens des réflexions en cours sur les nouvelles modalités de coopération pour le développement, dont les termes doivent drastiquement être repensés tout comme les mécanismes et les conditions de financement.

“On assiste notamment au retour d’un concept clé : la coopération.”

S’il y a souvent loin de la coupe aux lèvres, deux éléments plaident pour un début d’optimisme :

  • La clarté, voire la radicalité, du discours d’institutions qui avaient fini par nous habituer à des synthèses parfois ubuesques pour ménager le derrick et le panneau solaire ou encore la déforestation et l’agroécologie.
  • La simplification, à la fois des indicateurs et des solutions.  Qu’il s’agisse des normes de référence en matière environnementale ou des actions à mettre en œuvre pour faire face à tous ces défis, force est de constater que plus elles seront claires, plus elles seront à même de susciter l’adhésion et la mise en mouvement de l’ensemble des sociétés.