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La diplomatie, une mission particulière

La diplomatie française ne doit pas seulement être préservée, elle doit surtout être renforcée dans ses missions, auprès des entreprises notamment.

Voilà un corps social peu enclin à faire parler de lui et à hausser le ton, tant sa mission est empreinte… de diplomatie… : le corps diplomatique français !  La France a le 3e réseau diplomatique du monde après les Etats-Unis et la Chine. Cette simple constatation résume à elle seule le rôle central de la diplomatie étrangère française face aux défis économiques, sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face.

Copyright. Gilbert Garcin - Le funambule
Copyright. Gilbert Garcin - Le funambule

Au moment où l’Union européenne, avec la France comme moteur, tente de faire émerger un nouveau modèle d’économie durable, soucieux de combiner à la fois l’adaptation de son modèle énergétique et agricole aux défis du changement climatique et des interdépendances économiques (Green Deal), de réguler son modèle de production face aux atteintes aux droits humains dans diverses régions du monde (Devoir de vigilance) et de réfléchir à une nouvelle souveraineté et à un nouveau modèle de défense du continent, comment ne pas s’interroger sur les enjeux de cette remise en cause de la fonction de diplomate ?

Et surtout, comment ne pas se poser la question du rôle central que peut et doit avoir le corps diplomatique français dans la présence ou le développement des entreprises françaises dans les différentes régions du monde ?

Le rôle de nos ambassades est central dans l’accompagnement du développement des entreprises à l’étranger.  Et il doit être repensé et renforcé. Parce que c’est ce que font tous les réseaux diplomatiques du monde ! Et surtout parce que le seul moyen de réussir à relever les défis mondiaux, c’est d’y associer tous les pays et les régions de la planète (au lieu de prendre le risque d’un monde coupé en deux où les inégalités vont croissantes et seront sources de grande instabilité).

“Le rôle de nos ambassades est central dans l’accompagnement du développement des entreprises à l’étranger.  Et il doit être repensé et renforcé.”

A l’heure d’une mondialisation qui a perdu ses repères, d’interdépendances économiques remises en cause par les conflits et notamment celui en Ukraine, de catastrophes humaines liées au changement climatique qui accentuent les défis migratoires et du nécessaire partage de la valeur au niveau mondial, oui, nos ambassades ont l’expertise pour penser la politique étrangère des entreprises et renforcer leur contribution au développement des pays où elles s’implantent.

Les partenariats public/privé dans chaque pays où une entreprise française est présente doivent être remis à plat à l’aulne des critères de responsabilité sociétale qui incombent aux entreprises et de la manière dont les états européens, et l’Etat français en particulier, souhaitent construire une économie plus durable et soutenable.

Qui mieux que les experts de la diplomatie française, qui connaissent les enjeux des pays où ils travaillent et qui sont les représentants de l’Etat français peuvent aider à cette évolution. Il n’existe pas de développement durable qui ne soit pas un développement partagé avec tous. Aucun des défis de ce monde ne peut se faire sans associer toutes les parties prenantes – Etat, société civile, ONG, entreprises, etc. Et aucun des défis de ce monde ne peut être régler par pays ou par région. Ce sont de défis résolument mondiaux.

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